mercredi 18 août 2010

"Noblesse oblige" (Jan van den Berghe)

Jan van den Berghe s'est intéressé aux 20.000 nobles que comptait la Belgique à la fin du 20ème siècle. On distingue trois catégories : des aristocrates dont l'arbre généalogique remonte à l'Ancien Régime (comme les princes de Ligne, Croÿ, Merode et Arenberg), des nobles ayant reçu leur blason et leur titre sous le régime hollandais (1815-1830), et les personnes ou familles anoblies par la famille royale belge depuis 1831. En effet, l'Angleterre, l'Espagne et la Belgique sont les trois derniers pays européens où le monarque anoblit des citoyens pour services rendus au pays.

Dans la première partie de son livre, Jan van den Berghe s'intéresse au mode de vie des nobles belges : leur éducation, leurs études, les rallyes, leur mariage, leur profession, leurs enfants, les hobbys, leur relation avec l'Eglise et la Cour, etc. Il fait remarquer qu'un château n'est désormais plus synonyme de richesse et de pouvoir, et qu'il représente un gouffre financier pour leur entretien. Mais les nouveaux riches aiment acheter un château en bon état pour montrer leur réussite. Un chapitre est consacré aux citoyens anoblis par le Roi (comme l'astronaute Dirk Frimout, le peintre Roger Raveel ou le Prix Nobel Christian de Duve), et à leurs liens avec l' "ancienne" noblesse.

Présentatrice à VTM, Marlène de Wouters d'Oplinter est l'aristocrate la plus connue de Flandre. Elle confie : "Pour moi, la noblesse est une attitude, plus une manière de vivre qu'autre chose. La noblesse est liée à l'éducation, au respect des autres, à l'équité, à l'honnêteté, à la loyauté. Ce sont des nobles traits, mais je n'oserais pas dire qu'ils sont exclusifs ou typiques de la noblesse".

L'auteur propose ensuite une galerie de portraits intéressants et variés : le comte Léopold Lippens, le prince Alexandre de Merode, le vicomte Yves de Jonghe d'Ardoye d'Erp, les comtes de Limburg Stirum, le vicomte Etienne Davignon, Caroline de Laminne de Bex, le prince Antoine de Ligne, Nathalie van de Werve de Vorsselaer, Jacques van Ypersele de Strihou, le comte Baudouin de Bousies Borluut, Marlène et le chevalier Albéric de Wouters d'Oplinter, ainsi que le baron Gérard de Selys Longchamps (homme de gauche et républicain, il aimerait se débarrasser de son titre de baron). Afin d'être objectif, Jan van den Berghe évoque aussi les "moutons noirs" de la noblesse belge (escrocs, flambeurs, criminels, psychopathes, etc.). Cet ouvrage bien documenté permet d'avoir un bel aperçu de la noblesse belge actuelle, dont les deux grands avantages semblent être une éducation sérieuse et un carnet d'adresses utile pour le reste de leur vie.

"Noblesse oblige" de Jan van den Berghe, éditions La Longue Vue, 1999

5 commentaires:

Edmée De Xhavée a dit…

Ca me plairait infiniment! Je me souviens d'un "baron" nouvellement estampillé qui ne voulait plus fréquenter que des personnes titrées - qui s'en éloignaient poliment. Je me souviens d'un autre baron vrai de vrai et sans aucun snobisme.

Très intéressant comme sujet!

Youri a dit…

Assez anachronique de vouer encore quelque intérêt à ce genre de caste qu'on appelle noblesse. Et ce même si certains de ses membres sont devenus abordables par le manant que je suis.
Stupide en tout cas qu'à notre époque, vous puissiez être considéré autrement uniquement "grâce" aux liens du sang de vos géniteurs ce qui vous confère un petit "de" devant votre patronyme (comme dans Pomme de Terre ? ).
Amusant de mettre tout cela en parallèle avec les êtres (dits) inférieurs que sont les animaux où on parlera alors de pedigree.
Les poules et les manants vivent donc dans la basse-cour par opposition aux nobles habitant la Haute Cour.

Carla a dit…

Bonsoir bonsoir

Un petit passage pour vous souhaiter un agréable WE.

La présentatrice de VTM y va quand même un peu fort me semble-t-il car hormis l'aspect pécunier...la majorité des "gens" ont de l'éducation...ce qui manque parfois à certains aristocrates....;-)
A bientôt

philou a dit…

bonjour Vincent
noblesse n'est pas forcément couplé à l'érudition
même si le titre est ancestral...
comme l'auteur le dit très bien, noblesse n'est plus synomyme de rochesse, raison pour laquelle bon nombre épousent des roturier(e)s!
le soelil est bien présent, temps porpice à la balade
bonne soirée à toi
les amitiés de l'irlandais

carine-LAure Desguin a dit…

Mon métier m'entraîne à fréquenter tous les milieux et ce n'est pas chez les aristos que j'ai rencontré le plus de snobs ...