samedi 23 novembre 2013

Interview du Grand Jojo / Lange Jojo

                                                  
En tournée actuellement, le Grand Jojo (Lange Jojo en néerlandais) a répondu aux questions du magazine "TV News" :

"Depuis un an, vous faites un retour en force. Une explication?
- Je ne me l'explique pas. Je vis sur un nuage, je rêve. J'étais scié de voir le Cirque Royal très vite sold out. C'était historique. En fait, je m'étais retiré de toute cette mécanique, vivant de ma retraite, à l'aise. Et subitement, ma firme de disques est venue rechercher le vieux crocodile. Il est sorti de sa cage. Faites gaffe, il va mordre! J'étais un peu flatté : Universal a tout de même la crème des stars. Quand je rentre dans le hall et que je vois ma photo à côté des Stones et de Madonna, je suis paf!

- Qu'est-ce que çà leur fait à eux d'être à côté du Grand Jojo?
- Sans blague, je suis très fier. Je n'étais pas tombé dans l'oubli car on passait mes chansons dans toutes les fêtes, les communions, les mariages, les banquets de fin d'études. Mais je ne montais plus sur scène. Et boum, disque d'or avec mon best of! Et me revoilà face au public, trois générations, 50 ans que je dure! J'ai toujours été très ouvert. Quand les jeunes viennent me dire "Grand Jojo, vous avez bercé toute mon enfance", çà fait plaisir.

- Quel est votre truc?
- A mon avis, offrir une musique populaire mais avec des musiciens de qualité qui sont des show-men, plus mes deux choristes que j'appelle les allumettes parce qu'elles mettent le feu partout où elles passent. Mon équipe apporte la joie, la bonne humeur aux gens, et on en a besoin à notre époque. Les gens ont besoin de se défouler. C'est un grand bonheur pour moi de leur apporter cette joie. C'est ma plus belle récompense, plus que la réussite, car ce n'est plus à 77 ans qu'on cherche à s'enrichir. Mon but est de m'amuser. C'est plus que des vitamines : je retrouve une deuxième jeunesse. En fait, avant, j'étais vintage ou ringard, et maintenant, je suis redevenu à la mode. J'ai 100.000 vues sur le net, tout a changé, c'est formidable, et j'espère encore tenir avant d'entrer au musée de cire du Cinquantenaire comme le "dernier dinosaure de la chanson belge"!

- Vous considérez-vous comme un showman?
- Absolument! Mon show sur scène, c'est de la dynamite! Les gens voient bien qu'on est là pour chauffer l'ambiance. Certains disent "A son âge, ce n'est pas possible, il se shoote", mais je n'ai jamais rien pris. Je mène une vie saine, je me couche et je me lève tôt, je ne fume pas et j'ai la chance d'avoir une bonne santé.

- Vous avez toujours revendiqué votre belgitude, avec l'accent et vos textes en deux langues. Une bonne carte?
- On me voit comme une "îcône belge" entre guillemets. Mes origines me renvoient aux Marolles. J'ai même une fresque rue des Chandeliers faite par des enfants. J'ai été élevé par mes grands-parents. Mon grand-père était un ancien combattant de 14-18, ayant fait les tranchées de l'Yser. Il s'est battu pour la patrie, il était invalide de guerre et il m'a toujours inculqué l'amour du pays. En 1940, ma famille faisait partie d'un réseau de résistants au départ de Koekelberg qui faisait passer des parachutistes anglais et américains. Elle courait de gros risques. Je me souviens des messages codés, du genre "Les carottes sont cuites". Le réseau s'appelait "Slash", pantoufle quoi. Ma tante et mon cousin étaient actifs. Quand je vois tous ces sacrifices, je ne voudrais pas que tout cela n'ait servi à rien. Car mon pays, c'est ce qui me tient le plus à cœur. Ce pays est merveilleux et il y fait bon vivre, avec une mentalité extraordinaire. Les Belges sont aimés dans le monde. Je mets des drapeaux belges partout, sur scène. Au Bal National des Marolles, je suis arrivé escorté par deux motards, j'étais là avec le drapeau noir-jaune-rouge et c'était pour moi un très grand moment.

- Les volontés séparatistes, çà la fout mal?
- Ca me met en colère. J'espère que çà n'arrivera jamais. Que va-t-il se passer après les élections de 2014? Je compte sur notre équipe nationale et sur ses résultats pour contrer ces disputes. Cela dit, quand on sonde l'opinion, peu de gens veulent se séparer. Restons unis! Le nouveau couple royal est très représentatif, c'est une chance. Certains veulent une république ; quelle erreur!

- Vous étiez au Mexique en 1986. Irez-vous au Brésil avec nos Diables Rouges en 2014?
- Je ne crois pas car l'engouement sera tellement fort ici que ma place est en Belgique pour une super-fête. Ce sera comme dans mon nouvel album, no limit, juste pour rigoler. J'y ai concoté quelques chansons pour monter sur les tables, le "Yo du Robinet" en drag-queen avec Jean-Luc Fonck ou "Happy Bière Day" au goût de la fanfare. Mais bien sûr, ce sera difficile de détrôner "Chef, un p'tit verre, on a soif". Vous savez, à 16 ans, j'étais existentialiste à Bruxelles. Je côtoyais Brel et Barbara, alors inconnus, Georges Moustaki pianiste de bar à la Petite Rue des Bouchers avec qui j'allais manger un spaghetti à 15 francs. On n'avait pas de blé. Nos modèles étaient Sartre et Beauvoir, tout à fait opposés à ce que je fais aujourd'hui. J'étais peintre décorateur, dans la BD, spécialiste du jazz, et je suis entré dans une boîte de disques où tout a démarré, tout en restant fonctionnaire. C'est dire si le Grand Jojo a plusieurs facettes..."

6 commentaires:

Josiane a dit…

ah oui le grand jojo, on a bien dansé avec lui dans notre jeunesse, quels souvenirs ! C'est un bon vivant ...
Bon week end petit belge !
Josiane de Namur

Youri a dit…

Eh ben, qu'est-ce que c'est que ce pays qui a besoin d'une équipe de foot pour se croire soudé ????

En fait, ce monsieur (j'allais écrire chanteur mais me suis retenu) a besoin du belgium pour gagner sa croute. Il ne s'en cache pas.
Alors, évidemment, son "pays", il n'a pas envie de le voir disparaître.

Serge l'Optimiste a dit…

Si le grand Jojo a souvent été le chantre de l'équipe nationale belge de football, le réduire uniquement à cela serait faire preuve de malhonnêteté intellectuelle car il est aussi l'interprète de joyeuses chansons qui mettent l'ambiance dans les fêtes de familles, de sociétés, les fêtes patronales ou autres... Laissons aux quelques rattachistes, dont notre pays ne doit pas s'enorgueillir, le soin de démolir sa belgitude, c'est leur rengaine favorite et même parfois obsessionnelle et faisons preuve de tolérance face à des errements que nous ne partageons pas ! (clin d'œil !)

Youri a dit…

ouh là, l'Optimiste, quelle envolée lyrique !!!
Les jeunes écriraient MDR...

Au fait, en bon démocrate que vous êtes certainement, vous devriez faire preuve de plus de tolérance à l'égard des concitoyens qui ne partagent pas la même opinion que vous.
A cet égard, le Petit Belge est un exemple. Tentez de l'imiter mon bon Serge, ça vous grandirait.

Philippe a dit…

Bonsoir Petit Belge, un retour gagnant pour le Grand Jojo, l'engouement pour les Diables rouges y est aussi pour quelque chose... bonne fin de semaine, amitiés.

Anonyme a dit…

❀´¨`·..❀
Hello et merci pour cette belle publication !!!
DOUX BISOUS d'Asie vers la Belgique et bonne journée !!!
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